Ouverture de l’examen du projet de loi Finances pour 2017

8 novembre 2016

Retrouvez mon intervention en ma qualité d’oratrice de notre groupe parlementaire, lors de l’ouverture de l’examen du projet de loi Finances pour 2017.

L’endettement de la France est l’une des questions les plus préoccupantes pour notre pays, car elle conditionne notre souveraineté budgétaire. Or, nous attendons toujours des résultats concrets de la politique mise en place. Cette année encore, nous assistons à l’accroissement inexorable de notre dette.

Depuis 2012, la dette continue de croître à un rythme soutenu, affichant aujourd’hui le chiffre record de 2 170 milliards d’euros, soit 98,4 % du PIB. Avec un tel endettement, notre économie aura bien du mal à se redresser. Pourtant, la France bénéficiait jusqu’en 2012 de taux historiquement bas, dus à une politique monétaire favorable et surtout à la crédibilité des engagements budgétaires de la précédente majorité. Mais, depuis quatre ans, l’effort de réduction des déficits a été relâché.

Bruxelles s’en inquiète régulièrement, tout comme le Haut Conseil des finances publiques.

La dégradation de la situation de la France s’explique aussi par le fait qu’en plus d’une pression fiscale record, le gouvernement n’a pas réalisé les réformes nécessaires. Si quelques efforts sont consentis dans ce projet de budget pour 2017, ils proviennent, pour beaucoup, d’économies de constatation et, à certains égards, de la poursuite de la logique du « rabot ». Cela explique que, depuis 2012, la date à laquelle nous pourrions annoncer un recul de la dette publique cesse d’être reportée. D’abord évalué à 91,3 % du PIB en 2013 puis à 94,3 % l’année suivante, le plafond sera ensuite continuellement revu à la hausse !

Le problème de la soutenabilité de la dette est aggravé par celui du coût de son financement. En effet, pour la seule dette de l’État, la charge d’intérêts financée par le budget général sera cette année de 41,8 milliards d’euros, soit plus de 10 % des dépenses de l’État. Cette dépense stérile est désormais le deuxième poste budgétaire de l’État, devant le budget de la défense, qui nous semble pourtant être une priorité pour garantir la sécurité de nos concitoyens.

Nous sommes anesthésiés par ces taux d’intérêt anormalement bas qui rendent totalement indolore l’augmentation de l’encours de notre dette. Mais dès qu’ils remonteront, notre pays sera confronté à des difficultés extrêmes. La prochaine majorité devra donc rapidement adopter des mesures crédibles de réduction des dépenses de l’État, à même de rassurer les investisseurs et de restaurer notre crédibilité budgétaire. Je vous assure que nous le ferons !

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