Voyage Parlementaire en Belgique : 2 jours autour de la fin de vie

14 janvier 2021

L’objectif, après avoir déposé une proposition de loi visant à légaliser l’aide active à mourir et à rendre universel l’accès aux soins palliatifs, est simple : permettre, de manière transpartisane, aux parlementaires, membres du groupe d’étude sur la fin de vie à l’Assemblée nationale et qui le souhaitent, d’échanger avec des professionnels de santé, juristes, parlementaires et spécialistes du sujet belges.

La Belgique en effet, a dépénalisé l’euthanasie depuis 2002 et a fait évoluer les textes depuis. Le retour d’expérience semble donc indispensable si nous voulons porter au mieux ce sujet de société dans notre pays, alors que plus de

Avec les parlementaires Jean-Louis Touraine, Claire Bouchet, Maxime Minot, Sylvie Bouchet-Bellecourt, Nathalie Sarles et le Président de l’ADMD France Jean-Luc Romero, nous débutions notre voyage parlementaire belge aujourd’hui ! Deux journées d’échanges à Bruxelles pour collecter les retours d’expériences des spécialistes de la fin de vie.

En préambule, nous avons retrouvé Jacqueline Herremans, Présidente de l’ADMD Belgique au Centre d’Action Laïc de Bruxelles, qui nous a parlé de l’avancée de la législation dans ce pays où l’euthanasie est dépénalisée depuis 2002.

Nous avons également parlé, avec le co-président francophone, Monsieur GENICOT du rôle crucial de la commission fédérale de contrôle de l’evaluation sur l’euthanasie. Avec elle, les médecins et les juristes créent un lien fondamental entre le monde médical et la justice.

Nous avons ensuite rencontré les médecins au cœur du dispositif de l’aide active à mourir en Belgique. Ces médecins, spécialisés en soins palliatifs, sont parfois amener à pratiquer une euthanasie. Ils nous ont expliqué pourquoi il a été important pour eux d’accompagner leur patient dans cet acte difficile.

Enfin, le prêtre Grabiel Ringlet et le Dr Corine Van Hoost, médecin en soins palliatifs, nous ont livré leur vision philosophique et spirituelle de la fin de vie.

Le patient doit pouvoir choisir sa fin de vie. Sa décision doit être le fil rouge du protocole médical.

Notre seconde journée en Belgique s’ouvre avec une approche parlementaire et historique de la création de la loi sur l’euthanasie avec des Parlementaires à l’initiative de celle-ci, dont Philippe MAHOUX (PS) qui est l’un des 6 signataires de la proposition de loi, ainsi que Daniel BACQUELAINE (MR), qui siégeait à la Chambre des représentants en 2002.

A retenir: sans unité et un travail collectif et transpartisan, nous n’avancerons pas.

Nous continuons cette journée avec Jean-Paul Van Vooren, professeur à l’ULB (Université Libre de Bruxelles) et chef de clinique Hôpital Erasme, qui nous parle du rôle des soins palliatifs lors d’une conférence : écouter le patient, comprendre son histoire, ses inquiétudes, ses attentes. Faire participer le patient pour adapter les soins à sa propre définition de la fin de vie.

Nous avons fini par la projection du film « Les mots de la fin », sur la fin de vie en Belgique, suivie d’un débat avec les réalisatrices et le Professeur François DAMAS, ancien chef de service en soins palliatifs et ancien membre de la CFCEE.

Ce qui nous frappe tous au cours de nos échanges avec tous ces médecins formidables qui pratiquent l’euthanasie, c’est l’humanité et l’humilité dont ils font preuve. Leur état d’esprit doit tous nous inspirer en France et je les remercie pour leur partage.

Avant ces deux journées, nous pensions bien connaître le sujet. Et pourtant, nous avons beaucoup appris. Nous avons rencontré des médecins pratiquant l’euthanasie, remplis d’humanité et d’humilité.

Après 18 ans, la loi sur la dépénalisation de l’euthanasie est parfaitement intégrée et bien appliquée. Malheureusement, les Français sont de plus en plus nombreux à s’exiler en Belgique pour y vivre leurs derniers jours.

Ce voyage a confirmé une conviction profonde partagée : la loi pour laquelle nous nous battons est une loi de liberté, qui laisse le choix à chacun de décider de sa fin de vie.

Cette liberté de choix est l’élément fondamental de notre combat. L’aide active à mourir accorde un droit nouveau à ceux qui le souhaitent sans restreindre celui des autres. C’est une nouvelle liberté qui n’ampute en rien celle d’autrui.

Le débat est d’ailleurs en Belgique très ouvert au sein des communautés religieuses, pourtant à priori réticentes sur ce sujet. L’Espagne, le Canada, le Portugal et l’Allemagne ont légiféré sur le sujet. 95 % des Français sont favorables à une évolution de la loi.

Tout cela ne fait que renforcer notre envie de nous battre pour que chacun puisse avoir le choix de décider de sa vie en France.

Nous espérons pouvoir porter ce projet rapidement sur les bancs de l’Assemblée nationale et y obtenir le soutien de la majorité de nos collègues.

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