Rapatriés d’Algérie : ma réaction aux annonces d’Emmanuel Macron

26 janvier 2022

Fille et petite-fille de Pieds-Noirs, je demande au président de la République d’arrêter d’instrumentaliser à des fins politiciennes l’histoire douloureuse et les souffrances des Pieds-Noirs, des Harkis et des anciens combattants.

Je ne parle que rarement de ce sujet douloureux car mon grand-père, n’en parlait jamais. Il gardait pudiquement son silence car, même des années plus tard, la plaie était toujours béante.

On ne peut imaginer ni comprendre sans l’avoir vécu ce que les Pieds-Noirs et les Harkis ont subi pendant la guerre. Et ce terrible instant où il a fallu choisir entre partir ou mourir. À la douleur de l’exil s’est ensuite ajoutée la difficulté de l’installation en métropole, dans des conditions insupportables et inadmissibles.

60 ans plus tard, la blessure n’est pas guérie. Elle n’est pas guérie car la France a mis du temps, trop de temps pour reconnaitre la souffrance de celles et ceux qui ont vécu ce drame, ces déracinés, qui se sont battus pour la France et qui ont été abandonnés par elle.

Dans ce contexte, au lieu d’œuvrer à l’unité nationale et à l’apaisement de la mémoire, François Hollande puis Emmanuel Macron n’ont cessé depuis 10 ans de remuer le couteau dans la plaie et d’humilier Pieds-Noirs et Harkis.

Oui, ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsqu’ils commémorent le 19 mars 1962, date symbole de la défaite, de l’abandon et de la mort.

Ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsqu’ils accusent la France d’avoir commis des crimes contre l’humanité en Algérie.

Ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsqu’ils se recueillent devant le monument des martyrs du FLN.

Ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsqu’ils ne cessent de se repaître dans une démarche perpétuelle de repentance avec une mémoire très sélective.

Ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsqu’ils s’excusent pour les tristes disparitions de Maurice Audin et d’Ali Boumendjel en passant sous silence les crimes du FLN.

Ils blessent les Pieds-Noirs, les Harkis et les soldats lorsque, guidés par des arrière-pensées électorales, ils font des promesses rarement suivies d’effets.

Bien que la démarche d’apaisement et de réparation initiée par le chef de l’Etat envers les Harkis soit à saluer, elle n’a malheureusement, une fois de plus, accouchée que d’une souris.

Le geste d’aujourd’hui en direction des rapatriés d’Algérie est appréciable mais tardive et nécessite des actes concrets.

Que les choses soient dites :

Il n’est pas possible de prétendre apaiser les mémoires et œuvrer à la réconciliation tout en soufflant sur les braises en accusant la France.

Il est intolérable d’utiliser les souffrances des Français meurtris par ce drame à des fins électorales.

La mémoire collective ne doit jamais être un marqueur de division des Français. Au contraire, elle doit nous rassembler.

Les Pieds-Noirs, les Harkis et à nos soldats qui méritent notre respect et notre renaissance éternelle.

Monsieur le président de la République, je vous demande solennellement de cesser d’instrumentaliser à des fins politiciennes l’histoire douloureuse et les souffrances des Pieds-Noirs, des Harkis et des anciens combattants.

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