Le droit à une fin de vie libre et choisie abandonné : je demande au gouvernement du temps parlementaire

8 avril 2021

Jeudi 8 avril, nous avons examiné la proposition de loi portée de façon transpartisane, pour offrir le droit à une fin de vie libre et choisie. A minuit, faute de temps, le texte a été abandonné. Une issue prévisible compte tenu des 3000 amendements déposés pour ralentir les débats sur le sujet, mais cette journée de discussion ouvre la voie à un débat parlementaire devenu inévitable.

Selon un sondage IFOP réalisé les 6 et 7 avril 2021, 83% des Français pensent que l’Assemblée nationale a vocation à porter des questions liées à la fin de vie, à travers une proposition de loi. Dans ce contexte, il est nécessaire d’entendre la voix de ces millions de Français qui demandent la reconnaissance de cette liberté de choisir sa fin de vie.

Evidemment, l’immense nombre d’amendements déposés sur le texte prédisait cette fin des débats inéluctable.  Je déplore cette obstruction parlementaire qui s’est jouée dans l’hémicycle. Mais nous avons la nécessité de pouvoir débattre avec conviction dans notre pays, sur un sujet aussi intime et personnel que celui du choix de la fin de vie.

En France, ce sont près de 2000 à 4000 actes d’aide médicalisée active à mourir qui sont réalisés chaque année clandestinement. Un chiffre important qui prouve la nécessité de faire évoluer la législation. Par ailleurs, pour ceux qui ont les capacités physiques et financières de franchir les frontières pour aller mourir en Belgique et en Suisse, elles doivent subir la souffrance supplémentaire de l’exil, en allant finir sa vie loin de chez elles et des leurs.

Néanmoins, je me réjouis du refus de voir l’article premier être supprimé par une écrasante majorité de 256 voix contre 56. Un plébiscite qui montre que la plupart des parlementaires sont prêts à jouer pleinement leur rôle de législateur et permettre aux malades atteints de pathologies incurables d’accéder à ce droit.

La possibilité de débattre sur l’aide médicalisée active à mourir doit absolument être à nouveau mise à l’ordre du jour au sein de l’Assemblée nationale.

J’en appelle donc au Gouvernement et à la majorité un temps parlementaire supplémentaire pour nous exprimer sur le sujet d’ici 2022 et la fin du quinquennat.

Je remercie tous les Députés qui ont participé au débat sur la fin de vie et tout particulièrement ceux qui se sont prononcés en faveur de la proposition de loi. Je regrette l’important nombre d’amendements déposés pour ralentir les débats, qui ne nous ont pas permis de mener le débat, pourtant crucial, sur la fin de vie à son terme.

Avec mes collègues Députés, réunis de tous bords politiques, nous sommes déterminés pour continuer à mener ce combat ensemble et enfin donner à nos concitoyens qui le réclament, et qui attendent depuis si longtemps, le droit à cette ultime liberté.

Nous ne lâcherons rien et nous ferons tout pour permettre ce droit fondamental aux millions de Français qui le demandent.

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