Législatives : à Nice, un bébé Estrosi dans le grand bain

Poussée par le maire de Nice, Marine Brenier part favorite dans la plus grande circonscription des Alpes-Maritimes, où REM ne présente aucun candidat.

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Christian Estrosi, maire de Nice, Marine Brenier, candidate aux législatives dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, et Rudy Salles, candidat dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes.
Christian Estrosi, maire de Nice, Marine Brenier, candidate aux législatives dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, et Rudy Salles, candidat dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes. © Ian HANNING/REA

Temps de lecture : 3 min

La benjamine de l'Assemblée nationale remet son titre en jeu moins d'un an après son élection. Marine Brenier, 30 ans, avait en effet remplacé Christian Estrosi après l'élection de celui-ci au poste de président de la région Paca – poste dont l'homme a démissionné depuis. Lors de cette partielle, la jeune femme avait été élue dès le premier tour sur cette cinquième circonscription tenue par Christian Estrosi depuis 1988 – sauf entre 1993 et 1997 (il fut élu dans la deuxième circonscription, puis déclaré inéligible pour une déclaration de comptes de campagne jugée frauduleuse par le Conseil constitutionnel).

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Il s'agit de la plus grande circonscription des Alpes-Maritimes, peuplée de près de 123 000 habitants et qui s'étend sur 28 communes – dont 27 en zones rurale et périurbaine. Un vaste territoire que Marine Brenier connaît bien puisqu'elle a grandi « à cheval entre Nice-Est et Auron », le fief montagnard de son mentor. Qu'on la qualifie de « bébé Estrosi » importe peu à cette candidate au caractère trempé : « On disait bien de Christian Estrosi qu'il était un bébé Médecin (Jacques Médecin, maire de Nice de 1965 à 1999, NDLR). »

Estrosi omniprésent

Le maire de Nice reste omniprésent dans la campagne. Il figure même en photo sur les bulletins de vote imprimés par la candidate, entre elle et son suppléant, José Cobos – habileté que le tribunal administratif puis le juge des référés du Conseil d'État ont validée.

Christian Estrosi ne tarit pas d'éloges sur sa protégée : « C'est son deuxième mandat à mes côtés puisqu'elle a été élue benjamine du conseil municipal. Mais elle a aussi été élue – sur son nom – aux départementales dans un canton qui pèse lourd et comme présidente nationale des Jeunes Républicains. C'est une fille brillante et c'est elle qui, à mon sens, incarnera le plus l'avenir au Parlement. »

Pour Marine Brenier, la route est dégagée. Effet des gestes répétés d'ouverture de Christian Estrosi envers les macronistes ? En tout cas, cette circonscription est l'une des 55 en France (sur 577) où La République en marche (REM) n'a investi aucun candidat – même si un adhérent, Daniel Brun, candidat récidiviste, se présente sous une étiquette « majorité présidentielle ».

Macron-compatible

Voici donc une candidate LR « Macron-compatible ». Mais demandez-lui si elle appartient à une soi-disant « génération Macron », et elle rétorque aussitôt, droit dans les yeux : « Moi, je suis de la génération Sarkozy. Je suis de droite, et je le reste. »

Si menace il y a pour cette « sarko-estrosiste », elle viendra du Front national. La candidate lepéniste Chantal Agnely ne défraie pas la chronique, mais elle bénéficie du soutien de l'ancien maire de Nice Jacques Peyrat, dont elle fut la collaboratrice, et de Marie-Christine Arnautu, qui représente le FN au conseil municipal, et elle est portée par le label FN.

À noter, la présence d'un trouble-fête, l'ancien premier adjoint de Christian Estrosi, devenu son ennemi juré, Benoît Kandel, qui se présente sous l'étiquette d'un mouvement CNIP ressuscité. À Nice, les candidats de droite poussent comme des champignons…


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Commentaires (2)

  • Ambroudiane

    Curieux non ? Il n'en manque pas ailleurs.
    Quels sont les termes du marché entre Estrosi et Macron ?

    Le rata habituel des politicards.

  • Surlaligne

    Le petit jeu de M. Macron qui choisit au cas par cas de ne pas présenter de candidat contre tel ou tel est malsain.
    Il fausse le débat démocratique et fait des certains des obligés qui se trouvent en porte à faux par rapport à leur parti et à leur conviction.
    Au final, M. Macron prétend choisir ses candidats et d'une certaine manière ceux des autres partis également.
    Il faut qu'il y ait des élus marquant une véritable diversité au parlement avec des convictions et pas seulement des gens choisis sur CV, dont rien ne dit qu'ils seront compétents et qui ne seront élus que grâce à l'étiquette d'En Marche, sans jamais avoir rien prouvé.
    Aussi bien à gauche qu'à droite, il y a des gens de grande valeur au parlement qui ne méritent pas d'être jetés comme des malpropres.
    Si l'opposition est muselée ou inexistante cela se jouera, comme souvent en France, dans la rue et par le blocage du pays.